La conjugaison d’un travail correctement payé exercé loin de ses bases natales, à l’adoption d’un train de vie simple, peut procurer comme effet une augmentation rapide de la cambrure servant de sourire à votre banquier. Cela vous ouvre un nombre considérable de portes. La porte de la Visa Gold pour payer l’épicier du bled qui n’a pas de boitier à cartes bancaires, l’accès à des prêts bancaires intéressants alors que vous avez déjà suffisamment d’argent pour payer cash vos besoins essentiels, ou encore la possibilité de payer des polices d’assurances pour des biens que vous pourriez vous payer neuf 5 fois l’année s’il le fallait… Oui, juste un peu d’argent ça peut déjà ne servir à rien !
D’ailleurs, que font de leur argent ceux qui en ont trop? Et trop c’est combien ? A la première question je répondrai « rien d’utile », et à la seconde je dirai « suffisamment ». Avec des réponses comme, ça on n’est pas rendu me direz-vous, et pourtant il s’agit de bonnes réponses ! En général, ceux qui ont de l’argent, le gardent, certainement par peur de ne pas mourrir riche. Et à ceux qui en ont juste « suffisamment », tout est formaté pour leur faire croire que ce n’est toujours pas assez… Ajoutez à cela une addiction au pouvoir, quelques centimètres de dents longues, et une touche d’individualisme dégénérante, vous obtiendrez une crise économique sur fond de sinistrose habilement diligenté par nos inventeurs de besoins inutiles!
A partir de là, imaginez une loi obligeant toute personne ayant dépassé un seuil fixé d’économies, à devoir le dépenser… je veux dire, « légalement ». Etre obligé par la loi de s’amuser, payer des coups à ses potes, prendre l’avion, acheter un cadeau à sa femme, donner à plus pauvre, bref, une loi qui nous obligerait à nous faire plaisir ! Imaginez les conséquences incroyables… Redistribution de la richesse, création d’emplois par le remplacement des postes laissés vacants, création de sourires et de bonheur par le jeu des vacances, échanges culturels, abolition des différences, consolidation des couples amoureux, équilibre des bourses (on parle bien de porte feuilles!), et j’en passe. Ajouté l’assurance d’un travail retrouvé une fois devenu pauvre et le tour est joué! Bon, tout cela ne se passe que dans ma tête bien évidemment. Mais, afin d’être totalement en règle avec la législation de dedans l’intérieur de ma tête, j’applique cette loi à la lettre depuis maintenant 10 ans.
Ayant dépensé ainsi la quasi totalité de mes économies au cours de 3 années de voyages entre 2008 et 2011 sans avoir omis de satisfaire à toutes les lignes indiquées ci-dessus, il a bien fallu, pauvre de moi, que je travaille à nouveau. Et ne voilà-t-il pas que quelques années plus tard, possédant de nouveau des économies dépassant le seuil légal, je me retrouve contraint une nouvelle fois de suspendre mon travail afin de devoir, toujours selon la loi de dedans l’intérieur de ma tête, dépenser mes économies. Je repars donc en voyage ! Première conséquence directe, mon argent circule de nouveau dans les poches d’autres personnes m’ayant en échange vendu quelques biens et services. Deuxième conséquence, pour cette année et les suivantes je suis de nouveau créateur d’un emploi du simple fait d’avoir laissé mon poste.
CQFD, la décision est prise ! On met les voiles !
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